jeudi 30 avril 2009

Sur mes genoux

Viens. Ce n'est pas une invite, c'est un ordre.
Tu peux feindre de t'en émouvoir, marquer un instant d'hésitation, tenter un regard craintif. L'illusion sera presque parfaite !
Mais je sais. Je sais que ton coeur s'emballe, que tes reins dictent déjà leur loi, que ta volonté vacille.
Bien sur, c'est totalement inconvenant, presque irrationnel, indigne de la femme libérée que tu es. Mais tu t'exécutes, frémissante.
Je suis assis sur le bord du lit, encore engoncé dans mon complet sombre, et tu te plies pour te mettre en position sur mes genoux, cette position qui te prive de voir et exacerbe tes autres sens. Ma main gauche vient se poser sur ton dos, le plaquant avec autorité. Tu gémis.


Avec une lenteur calculée, ma main fait glisser le tissu de ta robe, dévoilant ton cul blanc que je dévore des yeux.
Mes doigts glissent un instant dans le sillon offert, cueillant au passage ton miel qui trahit ton impatience, mais ne s'attardent pas; le temps n'est pas encore aux tendres ébats, et tu le sais.
Tu retiens ton souffle quand ma main droite s'écarte de ton cul; tu l'imagines levée, prête à s'abattre sur ta peau tendre.
La première claque t'arrache un cri de surprise, bruit sec, brûlure soudaine.
Mais déjà, ma main s'écarte. Je te sens te raidir un peu, tentant de deviner l'instant où elle plongera à nouveau.
La deuxième est plus forte, plus autoritaire, puis ma main joue une partition où les claques se succèdent, sans rythme précis, te surprenant, te laissant parfois quelques instants dans une attente figée.
J'assiste à la lente transformation de cette sphère qui se teinte de rouge, se strie de larges traces de doigts.
Tes gémissements ont laissé place à des râles qui ponctuent chaque claque, tu aspires maintenant à d'autres attentions. Ta croupe obéit aux lois immuables, se tend, s'offre, s'ouvre pour appeler le mâle...

vendredi 17 avril 2009

La plus blanche des colombes

La plus blanche des colombes s'est envolée : j'ai
Le droit de t'aimer !
Dans la fenêtre discrète hésite la porte discrète.
L'arbre silencieux est entré dans la pièce silencieuse.
Tu es proche comme si tu ne demeurais pas ici.


Dans ma main tu prends la grande fleur :
elle n'est pas blanche, pas bleue, pas rouge – pourtant,
tu la prends.
Où jamais elle ne fut, elle restera toujours.
Nous ne fûmes jamais, nous resterons donc chez elle.

Marc Dupuy

vendredi 10 avril 2009

La Masturbation entres les Seins

Mon long priape qui pantelait contre moi
S’érupe et bat, fouetté de sang par une envie
Furieuse de chair humide… Ah ! couche-toi !
Mais clos ton sexe comme une bouche assouvie.

C’est de l’étreinte des mamelles qu’il est fou.
À cheval sur l’arc blanc du torse qui se cambre
J’allonge entre les seins jusqu’aux douceurs du cou,
Entre les caressants et flasques seins, mon membre.

Il disparaît sous les replis exubérants
Que serrent, traversés par des frissons errants,
Les paumes de tes mains aux doigts dressés. Il bouge,

Et le filet s’irrite au sternum, et le gland
Braqué, cingle ta face avec le jet brûlant
Qui pleure de ta joue en flot strié de rouge.

Extrait de "La femme" de Pierre Louÿs